Une belle gueule, une attitude de petite frappe, quelques rôles dans des films cultes, Christian Slater avait tout pour devenir une superstar d’Hollywood, à l’instar de Johnny Depp et consorts. Mais les mauvaises fréquentations et la consommation accrue d’alcool en auront décidé autrement.
Un enfant de la balle
Une cigogne n’a pas déposé Christian Slater par hasard dans la jungle du show biz, il est né dedans puisque sa mère était directrice de casting et son père comédien de théâtre. Aussi, il s’essaie à la comédie dès ses 7 ans dans le soap opera On ne vit qu’une fois. Son premier grand rôle notable sera dans le film La légende de Billie Jean (aucun rapport avec la chanson), où il joue aux côtés d’Helen Slater (aucun lien de parenté). Il s’agit d’une comédie pour adolescents où tout le monde a les cheveux blonds très décolorés, un peu comme dans Le village des damnés. Le film a été un vrai four, bien qu’il bénéficie d’un générique de prestige signé Pat Benatar.
Fort heureusem*nt, l’échec de ce film n’a pas rejailli sur la carrière de Christian Slater. Il a par la suite été choisi pour jouer dans Le Nom de la rose à tout juste 17 ans aux côtés du James Bond le plus classe de tous les temps, Sean Connery. Le film n’est pas un succès au box office mais bénéficie tout de même de bonnes critiques. Il joue ensuite dans Tucker, un autre flop, mais signé par un réalisateur ultradoué, Francis Ford Coppola. La carrière de Christian Slater est officiellement lancée.
Beau gosse et petite frappe d’Hollywood
En 1989, il joue dans le film culte Heathers (nommé Fatal Games pour le marché français – pourquoi ??) aux côtés d’une autre star montante, la sublime Winona Ryder. Le film est une sorte de Mean Girls ultra violent: la pression au lycée est telle qu’on a tout simplement envie de buter ses petit* camarades de classe. En toute simplicité.
La prestation de Christian Slater est saluée par les critiques qui voient en lui un Jack Nicholson en herbe, une comparaison qui le suivra tout au long de sa carrière.
Cette même année, il inaugure une longue série de déboires avec la police, après avoir été arrêté pour conduite en état d’ivresse et coups et blessures sur un agent. Un vrai rebelle celui-là. Ça ne l’empêche pas de se retrouver l’année suivante au casting d’un blockbuster nommé Young Guns 2 avec les «beaux gosses» de l’époque, Kiefer Sutherland et Emilio Estevez. Il enchaîne avec un autre film qui deviendra par la suite culte, Pump Up the Volume, où il incarne un animateur de radio totalement déjanté.
Les années 90, son eldorado
Christian Slater débute cette nouvelle décennie avec un grand succès, Robin des bois, prince des voleurs où il donne la réplique à la mégastar du moment, Kevin Costner. Ce film à la qualité pourtant toute relative deviendra un classique et parviendra même à rendre cool le temps d’un été Bryan Adams, qui signe le générique.
Mais comme il est humain après tout, il se vautre tout de même dans quelques films de seconde zone tels que Star Trek VI ou encore Mobsters aux côtés de Richard Grieco pour lequel il se voit gratifié d’une nomination pour un Golden Raspberry Award pour sa prestation quelque peu navrante.
Il faut attendre 1993 pour que Christian Slater se voie attribuer un véritable premier rôle dans un film de premier plan. Celui-ci sera remarqué et remarquable puisqu’il s’agit de True Romance, cavalcade meurtrière effrénée réalisée par Tony Scott et écrit par le petit prodige d’Hollywood, Quentin Tarantino. Le film, qui est depuis devenu un classique des 90’s, comporte un casting de haute volée: Patricia Arquette, Dennis Hopper, Val Kilmer, Gary Oldman, Brad Pitt, Christopher Walken.
L’année suivante, Christian Slater retrouve l’idole Brad Pitt dans ce qui est l’un des films de vampires les plus mémorables, Entretien avec un vampire, qui compte à son casting Tom Cruise et Antonio Banderas qu’on retrouve dans des scènes à la tension hom*o-érotique remarquables. Christian Slater a bénéficié du privilège de jouer le seul «humain» du film dans des circonstances tragiques: il a remplacé au pied levé une autre idole des jeunes, River Phoenix, qui venait de mourir d’une overdose.
Le retour de bâton
L’abus de stupéfiants et le succès ont fait croire à Christian Slater qu’il était intouchable. Pourtant, les échecs de la comédie romantique Pluie de roses sur Manhattan et du film d’action Broken Arrow avec un John Travolta en méchant pas crédible plus de trois secondes, l’ont vite ramené à la réalité. Une réalité brute de décoffrage puisqu’en 1997, il passe deux mois en prison pour avoir tabassé un policier sous l’emprise de cocaïne.
Les flops se multiplient à la fin des années 90 mais Very Bad Things se détache un peu du lot: il deviendra lui aussi culte quelques années plus tard. Pourtant, au moment de sa sortie, les critiques avaient déploré le manque de morale du film.
La suite de l’histoire du bon Christian est sordide puisqu’il ne s’agit que d’une accumulation d’échecs commerciaux, créatifs et personnels. Le climax est sans doute le fameux événement dit du «toit» en 2005. Manifestement très éméché, l’acteur serait tombé du toit de la maison de Paris Hilton, sans trop de dégâts, fort heureusem*nt. La même année il est arrêté pour agression sexuelle en pleine rue… Bonne ambiance.
En 2008, il tente une reconversion à la télévision avec la série My Own Worst Enemy, mais l’aventure ne durera que le temps de neuf épisodes. Suivirent alors plusieurs séries B sorties directement en DVD jusqu’à son retour au cinéma en 2013 aux côtés de Sylvester Stallone dans le très oubliable Du Plomb dans la tête.
Une possible résurrection?
Quelle ne fut pas notre surprise de le retrouver la même année dans Nymphomaniac de Lars Von Trier. Ceci annoncerait-il un retour en bonne et due forme sur des plateaux de cinéma de première catégorie? On l’espère pour lui. Il semblerait en tous cas que Christian Slater ait appris sa leçon : il semble à peu près clean depuis quelques temps et tournerait actuellement un thriller avec James Franco, Ed Harris et Amber Heard. Bref, que du beau monde. L’heure du comeback est arrivée.
